Un schéma de vie atypique
Alain Laroche travaille comme thérapeute comportemental au centre de santé Athletica. Le sens de son travail est de transmettre la richesse de son expérience personnelle, celle d’un schéma de vie peu banal. L’objectif de son projet est de fournir les clés à ceux qui doivent faire face à l’adversité que ce soit dans les affaires, le couple, la famille, ou la maladie. Donner la chance à ceux qui n’ont pas eu l’opportunité d’accéder aux mêmes connaissances.
Le sport et la santé
Alain a eu une enfance heureuse. Il est le fils de parents qui travaillaient tous les deux, pas très disponibles mais structurés. Ils ont offert à Alain une liberté consentie pour qu’il puisse choisir et s’investir dans ses activités. Ils l’ont encouragé et soutenu dans ses choix.
À 11 ans il devient sportif suite à la rencontre d’un maître d’armes qui l’inspire. La vie d’Alain est marquée par les personnalités qu’il rencontre. Il intègre un club d’escrime de renommée, et il est sélectionné dans l’équipe des adultes. Il voyage avec eux sans ses parents dans de nombreux pays. Il découvre d’autres cultures, notamment le régime communiste des pays d’Europe de l’est de l’époque. Il est ambitieux et il aime gagner. Il est sélectionné en équipe nationale française.
Le sport lui apporte beaucoup en terme de maîtrise: à 14 ans, il s’intéresse aux techniques de concentration, de gestion du stress et même à l’alimentation saine. Il apprend ces sujets en autodidacte dans des livres, car ces matières n’étaient pas très courantes à l’époque; par exemple « le training autogène » du Dr Schultz ou la méthode Jacobson. On ne parlait pas encore de sophrologie ni d’hypnose. C’était les débuts de l’alimentation pour sportifs.
En plus de l’escrime, il a pratiqué la voile. Il a terminé une formation avec la marine française et il a fondé une école de voile. Pendant ses études, il travaillait en tant que chef de bord et formateur de navigation avec des bateaux de 10 à 20 mètres. En tant que seul marin expérimenté à bord, la responsabilité était grande. « J’ai eu quelques coups de vents très forts qui ont certainement forgé mon caractère ». Il aime la vitesse qu’il pratique en slalom géant de ski, et en course automobile. Il fait deux écoles de pilotage automobile notamment au Mans.
Alain dit avoir vécu une période durant laquelle il était adulé. En plus de l’activité économique et les emplois qu’ils ont amené à la ville de Marseille, Bernard Tapie et Alain ont apporté du rêve et de la joie à nombreux.
La consécration: “Bernard Tapie et moi étions devenus des héros. On était adorés par tous à Marseille et au-delà”.
Alain étudie la gestion et la finance dans une grande école de commerce à Paris, et débute une carrière dans le monde de l’entreprise surtout en stratégie. Il travaille dans divers secteurs, négoce, transport, production agricole, nucléaire et dans le sport: en 1988, il est recruté par le groupe Bernard Tapie, devenant son principal collaborateur. Ensemble, ils ont construit la structure de ce qu’est devenu le football moderne, y compris les bases juridiques, financières, fiscales et commerciales. Il est engagé avec l’objectif de gagner la Coupe d’Europe en cinq ans.
Le 26 mai 1993 l’Olympique de Marseille gagne la finale contre le Milan AC. C’est la première et la seule fois qu’un club français remporte la Ligue des Champions. Dans le groupe Tapie, Alain travaille différents projets à différents rôles, par exemple en charge de la négociation du rachat Adidas. Il est surtout employé à la gestion de crise « puisque qu’avec une personne comme Bernard Tapie, c’est la crise permanente ». Cette période lui permet d’apprendre le sang froid, dit-il.
La chute
En 1994, les vents tournent dans la vie d’Alain durant quatre années très difficiles. Les succès politiques de Bernard Tapie dérangent beaucoup: c’est l’homme à éliminer de la course politique en France. S’en suivent des actions judiciaires lourdes et complexes, avec une instrumentalisation de la justice. Bernard Tapie est protégé par son immunité parlementaire européenne et française. Alain étant son plus proche collaborateur, la peine tombe sur lui. Il est victime de chantage d’un juge d’instruction mais il refuse de trahir Bernard Tapie. Il fait plus de cinq mois de prison préventive contre l’avis du procureur, sans jamais avoir été condamné. Il tombe très bas, sans que personne vienne l’aider à se relever. Bernard Tapie ne tiens pas ses promesses de soutien. Beaucoup lui tournent le dos. Son divorce suit cette période pénible.
Comment rebondir d’une telle chute et solitude?
Pour tenir, Alain a mis en place des stratégies qu’il avait en lui. Il se percevait comme otage d’un système plutôt que coupable (aucune condamnation n’a été confirmée). 5 mois et 3 semaines de prison c’est long pour un détenu, sa famille, et dur financièrement puisque plus de revenus. Quand Alain parle de résilience, ce n’est pas que de la théorie. Il a utilisé des ressources qu’il avait développé avec le sport, ainsi que durant sa vie de responsable d’entreprise, notamment la gestion du stress.
Reconversion en thérapeute
Lors de cette crise (de la quarantaine?), Alain avait environ quarante ans. Il doit se poser la question de comment continuer sa vie personnelle et professionnelle. La bonne réponse lui est apparue évidente à ce moment, et encore aujourd’hui: s’occuper des autres, en tant que thérapeute.
Afin de gagner un revenu, il continue de travailler comme consultant en gestion d’entreprise en France et à l’international, au même temps qu’il retourne à l’école pour se former à diverses thérapies de santé. Il complète son expérience pratique de résolution de situations difficiles avec les fondements théoriques. Il engage des formations de psychologie, psycho-pathologie, sexologie, hypnose, entre autres. En 2003, il débute son activité professionnelle en tant que thérapeute, porté par des premiers succès de cas complexes.
En 2021, Alain installe son cabinet dans le centre de santé Athletica à Genève afin de faire bénéficier les patients de ses services, et pour contribuer à developper la méthode de santé Lonhea. Il a une clientèle éclectique, surtout des patients en souffrance mentale ou physique.
Alain cumule aujourd’hui plus de 12’000 heures de consultation à l’accompagnement de ses patients.
Une approche globale de santé, avec des spécialisations: couple, famille, sexualité
La palette de services d’Alain est vaste puisqu’il comprend la santé avec une approche holistique. Il aide les gens en situation de crise et de souffrance psychologique et physique. Ses spécialités sont les questions de famille, de couple, de sexualité.
Alain s’inspire de la philosophie de santé « l’épigénétique », la science des comportements qui influencent notre santé. Ses fondements sont très proches de ceux de la philosophie de santé du centre Athletica « la salutogenèse ». L’objectif est de travailler les axes qui vont permettre aux gens de vivre en bonne santé et heureux, plus longtemps et dans des meilleures conditions. L’espérance de vie est d’environ 83 ans mais l’espérance de vie en bonne conditions est de 63 ans. Il y a un écart problématique de 20 ans sur lequel travailler.
Appliquer les fondements de la santé
Alain reçoit dans son cabinet au centre de santé Athletica avec rendez-vous. Lors d’une consultation, c’est par l’échange avec le patient que vont être définis l’approche et les outils utilisés. Alain fait communiquer le patient afin qu’il/elle s’exprime puis identifie lui/elle même les solutions. Alain est un facilitateur qui dit « être cueilleur d’information avec une dynamique proactive”, pour encourager le patient à devenir l’acteur de sa santé et l’auteur de sa vie.
Afin de partager ses connaissances au plus grand nombre, Alain est conférencier de santé et développe une plateforme internet (acadelia). Il complète son approche avec de la philosophie et de la spiritualité, afin de renforcer le sens de la vie “sans quoi on se dégrade rapidement”. Alain cite le psychiatre Suisse Carl Gustav Jung comme une de ses références.
“C’est important que les gens comprennent les fondements de santé et comment les appliquer, pour être en bonne santé et heureux. Il n’est jamais trop tard”.
Pour utiliser une métaphore du football: tant que le coup de sifflet final n’est pas sifflé, tout est possible. Combien de fois on a vu des remontadas extraordinaires dans les dernières minutes?