Le 4 mars 2023 c’est la journée internationale de sensibilisation contre l’obésité.
Sur cette photo, Isaac tel qu’il est aujourd’hui. Il a été obèse pendant 20 ans environ, à partir de ses 21 jusqu’à ses 40. Il a atteint les 180 kg il y a trois ans. En 2023, Isaac est revenu à un poids normalisé après un parcours très long et difficile.
Actuellement, il habite en Suisse et il réussit sa vie avec joie et succès en tant que mari, ami, musicien, professeur de piano, propriétaire de sa maison.


Sa victoire sur cette grande et longue épreuve révèle les ressources qu’il a dû trouver. Isaac partage son cas volontiers pour aider et motiver d’autres qui font face à une situation similaire.
Le témoignage d’Isaac soulève une question : est-ce que l’obésité peut arriver à tout le monde?
Mise en lumière sur une maladie qui concerne de plus en plus de monde: “Près de 42 % de la population adulte est en surpoids dont 11 % est obèse. Environ 15 % des enfants sont en surpoids/obèses”. Source : Office Fédéral de la Santé Publique – bag.admin.ch
Isaac réalise sa prise de poids sur un terrain de football à l’âge de 20 ans
L’histoire d’Isaac “le gros” (comme il dit lui-même) commence il y a 23 ans sur un terrain de football: il a 20 ans et il joue en position d’ailier. Son père l’interpelle depuis les gradins: “Isaac: qu’est-ce qui t’arrive?!”
“Je pensais avoir fait une mauvaise passe, ou mal joué”… Mon père m’envoie : “tu es super gros!” Je n’y prête pas trop d’attention et je finis le match. Bien sûr je le relance à la maison: “Papa, pourquoi tu m’as dis cela?” – “Mais regarde tes jambes: elles sont toutes gonflées”!
“Je dois me regarder dans le miroir ; je me pèse mais c’est la première fois : je n’ai aucune référence. Je n’ai jamais eu de problèmes de poids, moi qui suis tellement sportif. Les diètes de mes copains c’est pour prendre du muscle, pas pour perdre du poids. Je promets de faire attention à mon alimentation. Pourtant à partir de ce moment, c’est la descente aux enfers à cause d’une prise de poids constante ”.
Isaac prend 50 kg les 12 mois suivants ce match de foot
Isaac prend 50 kg les 12 mois suivants ce match de foot, jusqu’à atteindre 180 kg au pire de sa situation, sans comprendre pourquoi ni savoir comment arrêter ce cauchemar.

Découvrir un monde inconnu : celui de l’obésité
Soudainement, j’ai été forcé de découvrir un monde que je ne connaissais pas : celui de l’obésité. J’avais 20 ans lorsqu’a commencé mon problème. Auparavant j’étais très athlétique, je mangeais énormément et n’importe quoi sans grossir. Manger moins, manger sain, la nutrition, les diètes, c’était du nouveau pour moi. Ces sujets appartenaient à d’autres types de personnes.
J’ai dû faire un travail mental pour réaliser et admettre que cela m’arrivait à moi, que j’étais au régime. J’étais insouciant et aussi arrogant: c’est moi qui avais l’habitude de se moquer des gros. Je pensais qu’ils n’avaient pas de discipline ni d’amour propre.
C’était très difficile d’admettre mon problème en société, devant mes amis qui étaient cool et très sportifs. De nombreuses activités, et même des banalités, m’étaient devenues très dures. Prendre l’avion était une torture. Après un long vol, je restais 3-4 jours hyper gonflé, comme souffrant de gigantisme.
Dix ans plus tard, c’est en faisant un IRM pour une sinusite que ma tumeur à la tête a été découverte, dans l’hypophyse et de la taille d’une balle de golf. Elle avait causé un taux anormal de prolactine, qui annulait les autres hormones (notamment la testostérone et l’hormone de la croissance entre autres). J’avais pris 70 kilos à ce moment-là pour atteindre les 150 kg.
Les docteurs ne m’avaient pas bien soigné. Je leur disais ne pas être prédisposé à l’obésité mais ils ne comprenaient pas mon cas. Certains m’ont simplement envoyé à “obèses anonymes”.
Ma tumeur: un soulagement !
Lorsque le médecin m’explique que la prise de poids est due à la tumeur, je ressens un soulagement car c’était bien la preuve de que quelque chose m’arrivait, et que je ne faisais rien de mal! Ce n’était pas le fait de trop manger, comme tout le monde pensait.
“Arrête de manger autant!” Les minces – n’ayant jamais été en surpoids – pensent qu’être gros c’est forcément dû à un excès alimentaire. Ce qui n’est pas tout à fait faux mais les causes sont multiples. La tumeur à été soignée mais je ne produis toujours pas certaines hormones de manière naturelle. Je dois compenser avec des médicaments.
Je brûlais la moitié des calories d’une femme.
Lorsque je vivais en Andalousie, c’est le médecin du club de football de Séville qui m’a fait un test de métabolisme. Le résultat est que je brûlais la moitié des calories d’une femme, qui à la base brûle moins de calories que l’homme.
Une diète ambitieuse qui est souvent la mauvaise.
Devais-je me nourrir d’eau et de salade?! C’est ce que j’ai fais, mais cela ne m’empêchait pas de grossir! Je retenais les liquides ce qui me faisait prendre encore plus de poids. La démotivation était à son comble. On décide d’être fort, de tenir une diète ambitieuse, mais c’est souvent la mauvaise, ce qui empire la situation.
Mes ressources : le sport, l’humour, ma femme, aider les autres, la musique, une attitude positive, dieu.
Pendant ma prise de poids, j’ai continué à jouer au football, de manière adaptée bien sûr. “Je faisais la carotte” : j’attendais la balle en attaque sans courir pour la pousser dans les filets.
Pendant deux jours après les matchs je ne pouvais plus bouger de douleur: aux chevilles, aux genoux, au dos. Mais le foot m’amusait et m’a permis de tenir.

J’utilisais l’humour aussi: j’étais le premier à me moquer de moi-même, je faisais rire tout le monde, mais je voyais bien dans leurs yeux de la pitié.
Ma femme, qui m’a connu avant mon problème, est toujours restée avec moi. Elle ne savait pas comment faire, parfois. Malgré la bonne volonté, ce n’était pas évident de dire le mot juste, et cela me frustrait. Personne n’est prêt, ni le malade ni les proches.
Pendant mon obésité, j’ai continué mon travail d’éducateur social, à aider les jeunes contre des addictions, de drogues entre autres. Souvent mon apparence me gênait: étais-je crédible à conseiller de l’abstinence, de la discipline, dans mon état? Quand j’y pense à postériori, le fait d’aider les autres m’a fait beaucoup de bien. En plus de me sentir utile, cela m’empêchait de me centrer sur mes problèmes.
Je n’ai jamais cessé mon travail de musicien. Un des moments les plus difficiles étaient les concerts, lorsque tant de gens posaient les yeux sur moi, qui n’arrivait pas à mettre la chemise à l’intérieur du pantalon, et que tout le monde savait pourquoi.
J’ai toujours gardé une approche positive et optimiste. Je suis religieux et je pense que Dieu m’a aidé. Je ne crois pas à l’expression: « si Dieu veut ou s’il ne veut pas ». Il nous offre les ressources et c’est à nous de les exploiter.

L’opération de bypass : des risques très élevés à l’époque
L’opération de bypass à l’époque et en Uruguay – mon pays d’origine – était très risquée, même mortelle. Je cherchais à l’éviter mais mes efforts n’aboutissaient qu’à perdre 5 kilos au plus, très peu comparé à mon poids total.
Les émotions et les frustrations vécues avec l’obésité sont très violentes. L’échec est fréquent et à chaque fois très éreintant mentalement et physiquement. Je choisissais de ne plus communiquer lorsque j’engageais un nouveau régime, pour ne pas devoir avouer l’échec qui finissait par me rattraper. Le plus grand malheur d’un obèse est de se regarder dans le miroir et de voir un perdant.
Finalement, l’opération de bypass est devenue plus accessible et un endocrinologue allemand m’a suggéré de la faire. J’étais soulagé et convaincu.
Avant l’opération, j’étais très excité et très motivé. Je pensais que c’était la solution miracle: je m’opère et je suis guéri! Mais ce n’est pas aussi simple. Je me souviens dans mon lit d’hôpital la visite d’une nutritionniste qui était certainement très compétente en tant que telle, mais moins en psychologie. Elle m’a informé de tout ce que je ne pourrai plus jamais manger et j’ai fondu en larmes.
L’opération s’est bien passée. Désormais, je mange un peu de tout, mais si je ne fais pas attention, je peux avoir de très grandes douleurs. J’apprends à vivre avec un processus post opératoire qui n’est pas facile. C’est dur pour moi Uruguayen de ne manger que des petits bouts de viande, moi qui viens du pays de « l’asado ».
Aimer tant pratiquer le sport et apprécier une bonne image de moi m’aident beaucoup. Paraître agréable me fait du bien, et faire des efforts alimentaires pour y parvenir me parait moins difficile du coup. J’insiste sur le sport comme solution mentale et physique.
Cet été, c’est la première fois que je vais retourner en Uruguay n’étant plus obèse, voir ma famille et mes amis. Je me réjouis tellement de les revoir, et qu’ils me retrouvent ainsi.
Pour un obèse sédentaire qui ne fait pas de sport, le post opératoire est très difficile car il peut garder un corps déformé et tombant. Je suis encore gêné d’enlever mon t-shirt même si je suis redevenu mince. Mon torse est déformé, et j’y travaille. Mon cas n’est pas des plus difficiles car j’avais une obésité distribuée dans tout mon corps, pas localisée dans une région précise, par exemple au ventre. Certaines personnes se trouvaient mieux avant l’opération. Il faut être prêt psychologiquement.


Il est essentiel pour moi d’adopter un comportement sain au niveau de l’activité physique et de l’alimentation.
Je peux de nouveau manger des aliments qui m’étaient interdits pendant ma diète, comme le chocolat, que j’adore.
J’essaye de profiter de la vie et de vivre de manière saine, ce qui n’est pas incompatible, au contraire.
J’adore mettre la chemise à l’intérieur de mon pantalon pendant mes concerts et pouvoir attacher les boutons de mon blazer; prendre l’avion sans que mes genoux touchent la chaise de devant; jouer au tennis et au football.
J’adore ma nouvelle vie.
Le centre de santé Athletica est ravi de pouvoir relayer le cas de Isaac, tellement touchant et courageux.
Ses difficultés et sa victoire sont aussi celles d’autres personnes qui doivent faire face à une situation similaire.
Le centre de santé Athletica accompagne des personnes souffrant de surpoids et d’obésité.
Notre équipe composée de thérapeutes et d’éducateurs physiques à la chance de compter avec une éminence internationale en matière d’obésité: le Pr Alain Golay, ancien médecin chef aux hôpitaux universitaires de genève des services d’endocrinologie, d’obésité, de diabète et d’éducation thérapeutique.
La définition de la santé du fondateur du centre Athletica, le Dr Michel Golay, chiropraticien et micro nutritionniste, est la capacité du corps à s’adapter aux changements par la plasticité du corps et du cerveau.
L’équipe Athletica pratique la salutologie et la salutogenèse, c’est à dire l’étude et la création de santé dans trois cas :
- Développer la Santé
- Faire face à la maladie et la blessure
- Optimiser la performance
Les deux axes de la méthode de santé chez Athletica sont le système nerveux et le système digestif (dit le deuxième cerveau à cause du grand nombre de neurones qu’il contient) avec un focus particulier sur le microbiote intestinal.